Un millier d'oiseaux
- Yannick Lauroua
- 9 mai 2017
- 3 min de lecture
Nous revenons de 4 jours d’excursion dans la région du Sud-Lipez et du salar d’Uyuni.
Départ le 5 mai depuis Tupiza, à 7h00 du matin. Nous embarquons dans le 4x4 avec une française, Valentine et un allemand, Dominic. Notre chauffeur-guide c’est Victor, et aux fourneaux c’est Giorgia. Nous voilà à 6 dans la voiture, prêts à découvrir le Sud de l’altiplano bolivien. Le premier jour, nous avons traversés des paysages lunaires, des cités de roches érodées par les pluies, mais aussi des plaines vertes où paissent tranquillement de nombreux lamas. Et ils ont toujours ces petits pompons de couleurs fluos aux oreilles (rose, bleu, et aux couleurs du drapeau bolivien). On a également visité les ruines d’un village minier à 4700 mètres d’altitude, c’est haut et l’oxygène se faisait plus rare. La vue sur la vallée était belle, surtout avec le soleil de fin d’après-midi. Mais on a commencé à sentir une douleur au-dessus des yeux, du mal à respirer et le cœur qui battait plus vite alors qu’on était au repos. Pour ma part, le passage à 4855 mètres d’altitude était de trop… pas le choix, c’était sur la route. Il y avait un mirador sur une magnifique lagune et des volcans, dont je n’ai malheureusement pas pu profiter… allongée dans le 4x4, et incapable de bouger. Yannick a pris les photos pour moi. Nous sommes redescendus en altitude, pour dormir dans une auberge à 4200 mètres. Pensant que ça allait mieux, je commence à descendre de voiture et reste quelques secondes devant la portière avant de m’évanouir sur les sièges. Mal des montagnes 1 – Prune au tapis ! S’en suivent vertiges et vomissements, donc prise de diamox directe, puis du paracétamol pour les maux de têtes, et au lit jusqu’au lendemain matin. En fait, c’était comme un lendemain de grosse fête mais sans alcool. Et rien de tel pour vous remettre sur pied qu’une bonne nuit de sommeil dans une auberge sans chauffage, sous un tas de couvertures hyper lourdes, et une température dans la chambre avoisinant celle d’un frigo ! Yannick a franchement mal dormi cette première nuit.
Le 6 mai, départ à 8h00, encore une longue journée de route et de découverte nous attend. Sur le chemin, changement de décor du à l’altitude, la végétation se faisait plus rare et les troupeaux de lamas domestiqués ont laissés place aux groupes de vigognes sauvages. C’était la journée geysers et lagunes : blanche, bleue, verte, rose, un régal pour les yeux. La dernière que l’on a visitée portait le nom de « laguna colorada », sa couleur rose lui était donnée par les micro-organismes vivant dans l’eau. On y a vu une foule de flamands roses se délectant de ces petits organismes, il y en avait un grand nombre sur la lagune pour notre plus grand plaisir. En milieu de journée nous avons atteint le point le plus haut de l’excursion, les geysers à 5000 mètres d’altitude. L’acclimatation pendant la nuit et les médicaments ont fait leur effet, aucune douleur n’est apparue pour ma part, tandis que Yannick sentait une légère compression dans le crâne. Un site bien différent des geysers del Tatio au Chili, moins impressionnant par la superficie mais bien plus coloré, et l’odeur de souffre était très présente. Puis nous sommes bien redescendus en altitude pour passer une nuit en-dessous des 4000 mètres, encore dans un froid de canard, sans chauffage mais avec des bonnes couvertures.

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