Croisière en Amazonie
- Yannick Lauroua
- 22 juin 2017
- 3 min de lecture
Passage éclair à Lima, la capitale du Pérou, où nous avons retrouvé Rafael, un ami de l’école d’architecture. Il nous a d’abord fait découvrir la ville depuis une colline d’où l’on pouvait distinguer les différents quartiers : les personnes riches dans des immeubles sur la côte, le centre ville, la classe moyenne dans des petits immeubles au Sud et les plus pauvres dans des maisons de bric et de broc tout autour et jusque sur les collines. Puis Rafael nous a montré les quartiers touristiques du Barranco et de Miraflores, les lieux qu’il apprécie pour manger, sortir, se promener. On a également visité le centre ville, la plaza de Armas avec de belles arches en façade et le palais présidentiel, le grand marché offrant des étals de viandes et poissons à n’en plus finir, les rues bruyantes et polluées, les bâtiments de l’époque coloniale qui ont résisté aux tremblements de terre. Deux bonnes journées pour avoir un aperçu de cette capitale et se reposer avant notre séjour en Amazonie.
Départ en bus pour Pucallpa, à 18 heures de trajet de Lima, en direction de l’Amazonie. Arrivés tôt le matin, la chaleur et l’humidité étaient déjà saisissantes, les moto-taxi à l’affut pour nous amener au centre ville. C’est simple, on avait l’impression de se retrouver en Inde, les rues en plus propre et les gens moins nombreux, ça pétaradait dans tous les sens ! Notre mission : trouver un bateau de marchandises qui part pour Iquitos le plus vite possible, et proposant des cabines pour les passagers. Après un petit tour dans la ville, nous trouvons le port et l’entreprise de bateau conseillée par le Routard. Nous montons à bord d’un des bateaux à quai et le péruvien qui s’occupe des passagers et marchandises nous dit que celui-ci part dans la journée. Pas de cabines privées, ici chacun accroche son hamac sur le pont, toilettes et douches communes…le bateau proposant des cabines ne part que la semaine prochaine, ça sera donc hamacs sur le pont ! En vitesse, nous sommes allés acheter des hamacs au marché, des bidons d’eau potable, du papier toilette et quelques viennoiseries à grignoter pendant le voyage. Nous voilà à bord du Henry 4, nous accrochons nos jolis hamacs à la suite des autres, et attendons que le bateau finisse de charger les marchandises et se remplisse de passagers. Et nous avons attendu à quai jusqu’au lendemain…ah, la ponctualité c’est pas leur fort ! Ce que nous avons su au cours de notre après-midi d’attente, c’est qu’un chargement de 6000 poulets était prévu dans la nuit, le bateau partant dans la foulée.
Une fois les poulets à bord, nous avons entamé notre traversée de 4 jours, d’abord sur le fleuve Ucayali puis sur l’Amazone. Entassés au milieu d’une centaine de hamacs, nous avons apprivoisé la vie sur le bateau : les journées et nuits en hamacs attendant un brin d’air pour respirer , la file indienne devant la cuisine pour avoir son repas, les toilettes/douches et la vaisselle à l’eau du fleuve, la musique trop forte couvrant le bruit assourdissant des moteurs, les enfants qui courent et jouent entre les hamacs... Les journées étaient rythmées par les repas et les escales dans les petits villages de maisons sur pilotis : quelques minutes accordées aux vendeuses de plats cuisinés dans des feuilles de bananier, de boissons telles que la chicha ou l’inca-cola et de fruits exotiques (noix de coco en pagaille, oranges, caïmites). Et à vrai dire, on lézardait pas mal dans nos hamacs durant la journée car la chaleur et l’humidité étaient assommantes ! Après deux jours de bateau, les poulets commençaient à sentir vraiment fort, l’odeur envahissait le pont à chaque courant d’air. Quelques poules mortes de chaud nous étaient servies aux repas, en soupe ou avec du riz, et celles qu’il ne pouvait pas conserver, l’équipage les balançait par les fenêtres. Histoire de nourrir les piranhas !
Arrivés à Iquitos, nous étions presque tristes de quitter ce rafiot. Nous sommes montés avec un tas d’inconnus et au cours de la traversée nous avons appris à les connaître. On a discuté et ri aux blagues, acheté des noix de coco (pour dépanner un péruvien mais aussi pour se faire plaisir !), partagé des repas, attendu les douches ensemble, et certains nous ont fait part de bons conseils pour visiter la région. Au final, nous avons partagé un petit moment de vie, une croisière en Amazonie.

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